Presque tout le monde sait que le berceau du cacao se situe géographiquement sur le continent sud-américain et que ce sont les conquistadors espagnols qui l’ont rapporté en Europe par l’Espagne.
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Pour mieux nous situer, fixons d’abord quelques repères chronologiques entre nos civilisations et celles du continent sud-américain :

Au commencement étaient les dieux

D’après la mythologie, c’est le dieu Kukulkan qui a offert le cacao aux Mayas (kakaw en langue maya). Pour le remercier, ils ont organisé un festival annuel, en avril, fait de sacrifices d’animaux peints de marques de chocolat, des offrandes de cacao, de plumes, d’encens et des échanges de cadeaux.
Chez les Pilpils, une des tribues maya (les Mayas étant un terme générique qui désigne un ensemble de tribues partageant un certain niveau culturel et linguistique, il n’y a jamais eu d’empire Maya), les fèves de cacao étaient associées aux grands rituels de la vie : les naissances, le passage à la puberté, les mariages et les décès.
Les Toltèques firent du cacaoyer leur symbole de la réincarnation terrestre au monde végétal. Associé au sang dont les fèves ont la couleur, le cacao représente, pour eux, une princesse sauvagement assassinée. L’amertume des fèves est la transcription de toutes les souffrances que la princesse a endurées avant de mourir.
Les Aztèques, eux, attribuent au dieu Quetzalcoatl (dieu de la végétation et de son renouveau) le don des premières fèves de cacao. Il leur apprit également à cultiver l’arbre cacao : le cacahuaquahuilt (nom du cacaoyer en aztèque).

Revenons sur la terre des origines

Cultiver

Le cacaoyer ne peut pousser que dans les basses terres tropicales, où le gel ne peut l’atteindre. Il est certain que les premières preuves de son utilisation humaine se trouvent sur le territoire mexicain.
L'Institut national d'anthropologie et d'histoire du Mexique a publié des études dans lesquelles l'analyse du carbone 14 appliquée à un navire trouvé dans les fouilles de Cerro Manatí, à Veracruz, détermine qu'il est daté de -1750 et contient des traces de composant théobromine qui indique la présence de cacao. Les études archéologiques du Honduras confirment déjà qu’en l’an -1000, le chocolat était consommé dans la région. Elle a probablement commencé vers -1500 chez les Olmèques de la côte du golfe du Mexique qui ont découvert le procédé de préparation du chocolat.
C’est le botaniste suédois Carl von Linné au 18ème siècle qui a baptisé le cacao " Theobroma", mot grec qui signifie "nourriture des dieux". Nom qui a perduré en “Theobroma cacao” (nom latin). Cacao vient de la langue nahuatl (parlée par les Aztèques) : “cacàhuatl”.
Le terme chocolat nous vient aussi des Aztèques : “tchocoatl”

Compter

Les usages du cacao ont été divers et variés. Avant de l’exploiter à des fins alimentaires ou médicinales, les fèves ont joué un rôle dans la comptabilité maya.
D’abord en tant que monnaie d’échange à la place du troc, l’argent poussait sur les arbres. On a retrouvé les preuves de la valeur d’un lapin (10 fèves) et d’un esclave (100 fèves).
Ensuite en tant qu’unité de mesure. La référence étalon était la “Carga” calculée à partir de la charge que pouvait porter un seul homme sur son dos; soit 8000 fèves. Ils en ont ensuite dérivé des unités intermédiaires :

  • 1 zontli = 400 fèves
  • 20 zontlis x 400 fèves = 3 xiquipils
  • 3 xiquipils soit 8 000 fèves = une carga
  • 32 cargas - environ 1 tonne

Les Aztèques continuèrent à utiliser le système des Mayas. L’imposition annuelle perçue par la confédération aztèque était de 980 cargas, soit environ 30 tonnes.

Soigner

Mayas et Aztèques apprirent les propriétés hydratantes du beurre de cacao, cette substance obtenue après plusieurs étapes de transformation. Ce baume devint partie intégrante de la pharmacopée pour cicatriser les gerçures et les brûlures, calmer les ardeurs du soleil, soigner le foie ou les poumons et comme remède préventif contre les morsures de serpent.

Déguster

Les Aztèques, pilaient les grains de cacao à genoux, au moyen d'un mortier moitié bois, moitié fer et légèrement chauffé, sur une pierre plate - la matate. Les fèves étaient ensuite grillées et concassées avec des épices, notamment du poivre et du piment, de la cannelle et de l'achiote et passées au tamis.

Chez les Mayas et les Aztèques, le chocolat était une boisson prestigieuse, réservée à la royauté, à la noblesse, aux marchands et aux hauts fonctionnaires guerriers. Vers 450 après JC, de magnifiques verres remplis de boissons chocolatées ont commencé à être placés dans les tombeaux des rois mayas. Verres avec textes hiéroglyphiques dans lesquels est décrite la saveur particulière du chocolat servi. En fait, presque tous les récipients cylindriques peints ou sculptés dans les sépultures mayas classiques étaient des récipients pour le chocolat.
Cette boisson très amère et épicée n’était pas du goût des premiers européens venus d’Espagne.