“La vie c’est comme une boîte de chocolats, on ne sait jamais sur quoi on va tomber”. (Forrest Gump)

Que ce soit mes origines ou mon goût, tous deux divins, je ne pouvais pas échapper à une carrière de star. On me retrouve ainsi dans plusieurs films où je tiens la tête d’affiche que ce soit en tant que :

  • produit,
  • objet de désir,
  • référence culturelle,
  • ou “couleur”.

Pour ce qui est de la couleur chocolat (officiellement référencée : RAL 8017), elle a été familièrement utilisée dans des époques lointaines où la couleur de peau était rapprochée de cette teinte. Cette familiarité, qui s’apparente aujourd’hui à une marque de racisme (qui a son inverse avec “blanc-bec”, par exemple) a mis en vedette l’acteur Omar Sy dans le très réussi film “Chocolat” de Roschdy Zem. Sur fond d’une belle histoire de héros, le film dénonce une société fragmentée interdisant aux marginaux de pénétrer les lieux réservés à l’élite. Si vous ne l’avez pas déjà vu, foncez !

L’autre film culte qui parle du chocolat en tant qu’objet de désir, est sans nul doute le fameux “Charlie et la chocolaterie” avec le beau Johnny Deep dans le rôle phare de Willy Wonka. Tiré du roman de Roald Dahl et adapté au cinéma par Tim Burton en 2005, il raconte l’histoire de Charlie et de quatre enfants qui ont gagné le droit de visiter la célèbre chocolaterie de l’excentrique et mystérieux Willy Wonka. Les différentes salles de la « factory » seront autant d’épreuves destinées aux chérubins avant d’acquérir le prix d’or imaginé par le grand chocolatier. À côté du gros mangeur, de la chipie gâtée, de la mesquine mâcheuse de chewing-gum et de l’arrogant téléphage, Charlie incarne les valeurs de l’innocence, de l’imaginaire et de l’amour familial. Saviez-vous que cette version a été précédée par un premier film de Mel Stuart en 1971 sous le titre français de “Willy Wonka au pays enchanté” ? Ce titre a été imposé par la marque de céréales Quaker Oats qui voulait promouvoir ses nouvelles barres chocolatées : la Wonka Barre, en échange du financement du film. Cette version a tellement déplu à l’auteur qu’il n’a pas voulu accorder de nouveaux droits d’adaptation à un autre réalisateur jusqu’à sa mort en 1990. Enfin, un dernier remake animé a vu le jour en 2017 : “Tom & Jerry au pays de Charlie et la chocolaterie”.

Grand amateur de chocolat, Johnny Deep tourne dans un autre film : “Le Chocolat” de Lasse Hallström, sorti en 2000 avec Juliette Binoche dans le rôle de Vianne. Chocolatière hors pair, cette dernière devine les préférences gustatives de ses clients. De nombreux villageois succombent alors rapidement aux friandises, sous l’œil d’un maire visiblement peu enclin à la gourmandise. La bourgeoisie huppée de la ville est outrée de voir les habitants envoûtés par des chocolats, craignant que ces petits plaisirs n’amènent les gens au péché et à l’oisiveté.
Dans ce film, le chocolat tient le rôle d’un vrai personnage, tour à tour manipulateur et pervers ou réconfortant et attendrissant. Il est au cœur de toutes les tensions et tentations. Et sert pour le réalisateur de prétexte pour dénoncer, de manière détournée, les disproportions qui souillent les belles choses de la vie.

En 2010, sort sur les écrans: “Les émotifs anonymes” de Jean-Pierre Arméris, avec Isabelle Carré et Benoît Poelvoorde. Le chocolat y tient une place centrale entre Jean-René, patron d’une fabrique de chocolat, et Angélique, chocolatière de talent, qui sont deux grands émotifs. C’est leur passion commune pour le chocolat qui les rapproche. Ils tombent amoureux l’un de l’autre sans oser se l’avouer. Hélas, leur timidité maladive tend à les éloigner. Mais ils surmonteront leur manque de confiance en eux, au risque de dévoiler leurs sentiments...

Même Claude Chabrol m’a mis en scène dans un polar avec Jacques Dutronc et Isabelle Huppert : “Merci pour le chocolat” en l’an 2000. Pour ne rien dévoiler, je vous livre, ici, un extrait de la critique Télérama de l’époque :
« Au terme d’un drôle de suspense, riche en fausses pistes désinvoltes, cette histoire de préméditation meurtrière débouche abruptement sur « quelque chose ». Quelque chose de si simple et de si énorme que d’autres cinéastes s’efforceraient tant bien que mal d’en estomper la part d’invraisemblance. Chabrol, lui, fait l’inverse: il accentue soudain la dimension délirante de son scénario, et envoie balader toute contrainte de réalisme, selon une logique du « ça passe ou ça casse ». Ça passe. Tellement bien qu’on se demande tout à coup si l’on ne vient pas d’assister à quelque film fantastique… Ce qui est tout de même assez fort de café pour une simple histoire de chocolat »

Moins hollywoodien, un film documentaire de Christophe Fraipont sorti en 1996 : “Chocolat, mon amour”. Ce film met en scène les plus grands professionnels de la poudre noire, à Bruxelles et à Paris. Comment le chocolat, d’un produit de luxe réservé à l’aristocratie et à la haute bourgeoisie, est devenu un objet de consommation accessible à tous, même et surtout dans son aspect emblématique de produit de luxe – la praline ? L’imagination des chocolatiers et la concurrence ont ouvert la voie à la découverte d’une infinité de saveurs et de modes de consommation du chocolat…

Et, pour finir, un film d’animation destiné au jeune public mais visible par des adultes : “HOP”. Robbie est un lapin adolescent dont le père dirige une chocolaterie secrète qui produit chaque année les délicieuses confiseries pour les fêtes de Pâques (cloches, lapins et œufs en chocolat). Le père de Robbie, personnage enjoué et connu pour être le Lapin de Pâques, est prêt à céder la chocolaterie familiale à son fils. Cependant, Robbie ne rêve que d’une chose : devenir batteur dans un groupe de rock. A la veille de la passation de pouvoir, Robbie s’enfuit, et… (à vous regarder la suite!).

Si vous voulez découvrir ou redécouvrir ces instants de cinéma chocolatés, faites-vous plaisir. La plupart sont accessibles sur une plateforme de streaming bien connue. Et quoi de mieux que de les regarder avec quelques délicieux bonbons de chocolat à savourer dans son canapé…